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François Fabié à Durenque

LE MOULIN DE ROUPEYRAC : UNE MAISON D'ÉCRIVAIN

>> Un lieu d’inspiration poétique

>> Un lieu de mémoire collective

>> Une maison d’écrivain

   Nul ne conteste au Moulin de Roupeyrac sa valeur patrimoniale. Témoin de l’ingéniosité et du savoir-faire d’antan, ce moulin garde aussi, pratiquement inchangé, un local d’habitation typique de la civilisation de l’oustal, masure sommaire et sombre qui abritait autrefois une famille nombreuse et unie, où bêtes et gens partageaient des travaux rythmés par les saisons 1. Tout un monde aujourd’hui disparu, conservé dans les archives, dans les musées et peut-être aussi dans quelques mémoires.
   Mais voici que ce moulin reprend chair, animé par une voix, celle du poète. Voici que ces pierres noircies par le feu de l’âtre, ce lit grossièrement taillé, cette table, ce galetas, cet escalier, cette chute d’eau, tous ces éléments revivent et nous parlent de notre humanité, du temps béni de notre enfance, de nos joies, de nos espérances, de nos rêves d’adulte et des figures chères à jamais disparues… Ce retour dans le passé collectif s’accompagne d’une remémoration individuelle et d’une méditation contemplative sur le temps retrouvé. Et cela par le miracle de la poésie, car le Moulin de Roupeyrac n’est pas seulement un moulin, il est aussi - et d’une façon primordiale - la maison du poète.

Un lieu d’inspiration poétique

   François Fabié 2 y est né en 1846 et, comme nous le percevons dès la première phrase de ses Souvenirs d’enfance et d’études 3, ce n’est pas tant l’événement mais le lieu où il se produit,  qui est important et qui semble même indissociable de son écriture :

Je vins au monde, il y a … bien longtemps, par une nuit du 2 au 3 novembre, au petit moulin de Durenque, en Rouergue, le même que celui que je devais célébrer plus tard, en vers, au théâtre Ballande, sous le nom de « Moulin de Roupeyrac », et, en prose, aux Annales, dans « Moulins d’autrefois ».

   On ne saurait mieux dire. Ainsi, d’un bout à l’autre de son œuvre, de 1879 à 1925, du théâtre au roman et surtout en poésie, genre majeur où il excelle, la maison natale lui inspire « mille chansons qui n’en sont qu’une ».

   S’apprêtant, dans ses Souvenirs, à relater les menus faits de sa prime jeunesse, puis de son adolescence, Fabié nous indique d’emblée, à l’orée de cette biographie, que le moulin participe entièrement à sa création littéraire. C’est avec lui qu’il débute brillamment sur la scène parisienne. En octobre 1879 4, le Troisième Théâtre-Français (après la Comédie- Française et l’Odéon) joue son drame paysan. Rappelons qu’à la suite de ce succès, le moulin de Durenque prend le nom de « Moulin de Roupeyrac ».
   C’est avec lui encore que Fabié écrit ses dernières pages. S’inspirant d’un amour de jeunesse, il compose deux romans publiés en feuilletons dans les Annales politiques et littéraires : en 1914, Moulins d’Autrefois et la suite  Le Retour de Linou, en 1918 5. Enfin, le poète évoque « son enfance d’azur et d’or », dans l’ultime ouvrage, Souvenirs, paru en 1925.
   Cet appel constant au moulin se retrouve dans l’œuvre poétique. Le premier recueil donne le ton. La Poésie des Bêtes, dont la version achevée date de 1886 6, est essentiellement consacrée à la vie rurale, observée à partir de la maison natale. Les seuils de cet ouvrage (c’est-à-dire le premier et le dernier poèmes) nous en montrent la portée symbolique.
   La « Dédicace. A mon père » 7 accueille le lecteur. Elle retrace l’histoire d’une vie, associant le meunier et son moulin, métaphore de l’existence rude des petites gens, sur le plateau du Ségala. La description du paysage rapproche le moulin, ses communs : la basse-cour, le rucher, les prés, avec le bois de Roupeyrac qui les jouxte, délimitant ainsi le cadre imaginaire que nous retrouvons dans les autres poèmes, puis dans la quasi-totalité des autres recueils. Le Moulin de Roupeyrac apparaît alors non seulement comme le berceau du poète, mais surtout comme la composante essentielle de son l’inspiration :

Un petit moulin, qui parmi les prés verts
Travaille en bavardant, et doucement marie
Sa voix au grincement de la scierie,
Et dont le chant m’apprit à cadencer les vers.

   Le dernier poème, dédié « A la mémoire de ma Mère », nous révèle, quant à lui, que la motivation de l’écriture est fondée sur le souvenir. La remémoration de l’enfance rurale - donc du berceau et du moulin - est une façon de perpétuer la mémoire des siens :

Or cette agreste poésie,
Qui me l’a mise au cœur ?
C’est toi Ma mère, et je t’en remercie :
Par elle, tu revis en moi.

   L’œuvre poétique à venir est entièrement fidèle à ces principes. Elle est reconnaissance et piété filiales, louange de l’environnement natal, travail de mémoire portant sur l’enfance et son cadre rustique, avec le moulin comme point central. Il n’est pas d’ouvrage qui ne revienne à ce lieu, repérable dès le titre d’un poème. Par exemple, dans Le Clocher (1887) 8, « La Cascade » déclenche une suite de souvenirs ancestraux, selon un procédé de remémoration qui sera affiné par la suite.
   Un autre texte, « Au Moulin », évoque « comme dans une extase, mon rustique et joyeux passé ». Nous trouvons, aussi, de nombreuses références au berceau natal, disposées à l’intérieur des poèmes, comme dans « Au Ségala », dédié à un compatriote, le philosophe Joseph Fabre :

Vous entendrez jaser le moulin et l’écluse,
Et la scie en grinçant fendre les hêtres verts…

   Dans « Nos Ruisseaux », Fabié exprime son amour à la « Durenque aux flots joyeux », et si le moulin n’est pas nommé, le cadre tout entier est éloquent :

Je t’aime dans l’étang où soudain tu pénètres
Pour y mirer un jour les noisetier penchés,
Dans la chute que font, la nuit, sous mes fenêtres,
Tes flots en cascades épanchés ;

   Dans « Nos Bois », il consacre huit quintils à Roupeyrac, décrivant le cours des saisons :

Je voudrait célébrer en strophes immortelles
Tes fourrés pleins de mousse et tes arbres pleins d’ailes…

   Dans « Les premières Feuilles », en compagnie de ses deux jeunes sœurs, il recherche des nids ; dans « Un Assassinat », il se remémore sa cachette, près de la cascade, lorsque l’on tue le cochon ; dans « Bénéjou », il revoit le « vallon sauvage et vert qu’un vieux moulin décore » et médite sur la fuite du temps ; dans « La Mort de la Fermière », il met en scène son deuil et la maison participe à sa détresse :

Oh ! Je vois tout d’ici, frère, à travers ta lettre :
Notre moulin muet, l’étang glacé, les bois
Blancs de givre et de neige et craquant sous le poids,
Et les moineaux plaintifs assiégeant la fenêtre…

   Enfin dans l’ « Envoi », il charge sa Muse de parcourir le Rouergue afin qu’elle lui ramène le souvenir du pays et l’inspiration créatrice. Dans son « vol fou » qui traverse l’espace, il la prie de

Chercher au Ségala le coin pauvre et charmant,
L’humble nid égaré dans les bois et les landes :
Le moulin et l’étang bordé de noisetiers,
Les clairs ruisseaux, les vieux chemins, les frais sentiers
Où les ronces en fleurs déroulent leurs guirlandes…


Un lieu de mémoire collective

   Ainsi, nous trouvons toujours, comme une ritournelle, cette référence au moulin natal. Le recueil le plus remarquable, de ce point de vue, est sans aucun doute Vers la Maison (1899) 9, où chaque poème exalte un objet, un meuble, un espace du foyer familial - de « La Table » à « La Pendule », de « L’Alcôve » au « Bouge » - puis dépeint, en s’éloignant quelque peu, les abords du moulin, le village et ses figures, de « La Plieuse » au « Tueur de loups ».
   Cependant, au-delà de la fraîcheur de la reviviscence des évènements de la petite enfance et, à l’autre extrémité, au-delà du désespoir de l’adulte qui se trouve seul dans une maison maintenant inhabitée 10, Fabié retrace l’univers des paysans avec leur vie, leurs mœurs, leur culture pratiquement inchangées depuis le Moyen-Age, en cette fin du XIXe  siècle qu’un historien a nommée « la fin des terroirs » 11. Tous les objets, les lieux, les personnages prennent une dimension emblématique. Il ne s’agit plus seulement de souvenir personnel, décrit avec une force évocatrice qui « empoigne le cœur », selon l’expression d’un critique contemporain de Fabié 12, mais il s’agit aussi et surtout, vue avec la distance du temps, de mémoire collective.
   Les objets prennent vie et portent avec eux l’histoire des humains qui les ont fabriqués et utilisés au cours des âges. Les lieux s’animent. Ils sont tous là, les habitants du village : le meunier, sa famille, les paysans et tous les solitaires, en marge, mais participant à la communauté comme la fileuse, la plieuse, la voiturière, le sonneur, le tueur de loups, les louvetiers. Nous les voyons défiler, une génération après l’autre, se transmettant les savoir par l’action, les contes, les chansons, les pratiques rituelles. Nous les voyons aimer, travailler et mourir dans une chaîne sans fin. Et le poète pose sur eux, comme sur l’ensemble de la création, animaux, plantes et choses, un regard de bonté et de compassion.
   La richesse de ce recueil - et de toute la poésie de Fabié - tient dans un tissage serré de plusieurs composantes qui sont : la valeur ethnologique des tableaux, le chant lyrique d’un cœur bouleversé, à la fois vibrant et désenchanté, la finesse psychologique de la remémoration et du regard posé sur l’enfant, et l’ouverture du cœur embrassant le cosmos. Chaque texte pourrait illustrer la force de cet art poétique qui associe ces différents niveaux de sens dans un style concis, clair, vivant et rythmé.
   Nous prendrons un seul exemple, citant quelques strophes de « Moulins et Berceaux » 13 pour découvrir comment l’écriture allie la qualité picturale et rythmique, l’émotion, le souvenir, le témoignage social et la portée philosophique. Nous verrons aussi l’intime proximité du moulin et de la mise en œuvre poétique.
   En ouverture, Fabié situe son propos dans un rapport binaire qui unit moulin et berceau. Ceux-ci sont essentiellement déterminés par des noms, au moyen d’une longue phrase sans verbe qui se développe en cinq vers et qui situe le tableau. Moulin et berceau sont également liés dans un même rythme : « Et tic-tac partout », grâce à une cadence particulièrement musicale fondée sur des pieds impairs (5-5 pour les quatre premiers vers, 3-5 pour le dernier) et sur des rimes embrassées redoublées, de type abbba. La structure en chiasme du premier vers, que l’on retrouve tout au long de la strophe, renforce à la fois la comparaison du moulin avec le berceau et le rythme commun qui les anime l’un et l’autre :

Le Moulin en bas, en haut le Berceau,
Et tic-tac partout, et farine blonde,
Berceuses sans fin et chanson de l’onde,
Sur le berceau blanc, sous la meule ronde,

   Par la mère et par le ruisseau…

   Une fois le décor et la cadence installés, le poète introduit ses personnages. La meule et le bébé réclament à manger de concert. A leur appel, la mère-meunière accourt, et pour faire face, doit travailler deux fois plus et deux fois plus vite :

A l’aube, tous deux s’éveillent et jasent,
Moulin et berceau ; tous deux ont grand’ faim :
Le poupon goulu réclame le sein ;
Les meules, avec le bruit d’un essaim,
   Le seigle roux qu’elles écrasent.

Alerte, meunière ! A ton nourrisson
Donne ton lait et mainte caresse ;
Puis cours à la meule, et verse à l’ogresse,
   Le blond trésor de la moisson…

   Le même rythme reste soutenu jusqu’à la fin du poème qui comprend huit strophes. Il montre à quel travail épuisant est confrontée la meunière. Et le poète, avec la métaphore de la source, suggère la soumission de l’humain à un ordre supérieur qui le dépasse :

Dors aussi, nourrice aux traits amaigris,
Meunière aux jarrets rompus de fatigue.
Pendant ton sommeil la source prodigue
Remplira l’étang jusqu’à fleur de digue
   Et ta poitrine aux seins meurtris,

Afin que demain tu verses encore
Le lait au petit, la farine au grand,
Car au point du jour le tic-tac reprend :
Moulin et Berceau, berceuse et torrent,
   Chantent et peinent dès l’aurore.

   Nous mesurons ici l’importance du moulin. Il est l’endroit où le poète perçoit la révélation des mystères, et grâce à la langue poétique, il est aussi le vecteur qui la transmet.


Une maison d’écrivain

   Comme nous venons de le voir (et nous l’avons aussi écrit par ailleurs 14), le Moulin de Roupeyrac est un élément patrimonial entièrement lié à la personnalité de François Fabié. C’est une maison d’écrivain, selon le concept actuel qui associe une demeure (de naissance ou d’habitation), un auteur et son oeuvre 15. En ce sens, elle appartient non seulement à l’histoire du Rouergue mais également au patrimoine littéraire national.
   Sur le plan de la littérature, Fabié fait partie d’une génération de jeunes poètes qui commencent leur carrière au moment où la IIIeRépublique s’installe, après une période dramatique marquée par la guerre de 1870, la Commune et la perte de l’Alsace-Lorraine. Profondément attachés à la République, ces auteurs chantent tous, en français, leur petite patrie, dans un idéal de progrès social et d’unité nationale. Il est temps, aujourd’hui, de retrouver ces poètes du pays natal, laissés dans l’ombre des grandes figures du XIXe siècle.
   Selon les panoramas et les anthologies poétiques de l’époque, Fabié se situe, parmi eux, comme un « chef de chœur ». Le Moulin de Roupeyrac - maison d’écrivain - pourrait être le point de départ d’une reconstitution littéraire de ce mouvement. Cela laisse envisager des perspectives, notamment en établissant des relations avec d’autres maisons d’écrivain en Provence, Languedoc, Aquitaine, Auvergne, Bretagne…
   D’une façon plus générale, le Moulin de Roupeyrac - maison d’écrivain - intéresse tout un chacun car, en plus de sa valeur historique, le visiteur y rencontre, dans un cadre privilégié, des traits d’universalité qui caractérisent toute démarche artistique.
   D’abord, le dialogue intime du poète avec son berceau exprime les attachements primordiaux qui relient un enfant à sa mère d’une part et à son environnement d’autre part. Ces liens opèrent l’ancrage de tout humain dans le réel et éveillent sa sensibilité. Cette relation était déjà au centre de la poétique des romantiques. Rappelons l’injonction de Goethe : « Poète, occupe-toi de ton pays. Là sont tes chaînes d’amour, là est le monde de tes pensées ».
   Dans la poésie de Fabié, nous trouvons aussi la quête de l’identité. Si le moulin est la maison de la mère, il est aussi le lieu de travail du père, espace professionnel et convivial qui détermine sa socialisation. De là un intérêt pour la question des origines, le sentiment de la continuité et le souci du devenir, que le poète traduit en utilisant, comme matériau, son unité intérieure, son élan vers les siens, sa recherche du même, son observation des autres. Sa poésie s’appuie sur les interrogations fondamentales : qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous ?
   Fabié nous parle encore de la perception du temps. Il est issu d’une civilisation rurale où le rapport constant à la terre établit la suprématie du temps cyclique. L’espoir de la renaissance, y compris celle de l’âme dans un ailleurs inconnu, l’emporte sur l’angoisse de la fuite des heures et de la mort. De plus, grâce à son travail de remémoration, il nous révèle le temps retrouvé, bien avant Marcel Proust. En effet, la reviviscence du vécu lui procure un sentiment de bonheur. C’est l’extase de mémoire qui se produit lorsque la résurgence du souvenir fait fusionner le moi présent et le moi passé 16, abolissant la notion de temps.
   Fabié traduit enfin l’élan vers le cosmos, lorsque l’homme communie avec la nature, à l’unisson de toute la création. Ses derniers poèmes sont, à cet égard, proches de la prière, tel celui-ci, intitulé « Mon Bois sacré », composé en 1925, lors d’une de ses dernières visites à Roupeyrac :

Le vent du soir se lève et doucement promène
Ses mille doigts sur le clavier des rameaux d’or,
Eveillant fugue ardente ou douce cantilène
Qui berce les pinsons errants gavés de faîne,
Et les fait gazouiller tout bas, et les endort.
17

Michèle Gorenc      


1
Alexandrine Pessayre, Le Rouergue de François Fabié, mémoire de maîtrise d’histoire moderne, sous la direction de Joël Fouilheron, université Paul-Valéry, Montpellier, 1994, exemplaire dactylographié, 125 p. et annexes.

2
Les notices biographiques contemporaines de François Fabié le situent dans la lignée de l’école poétique du Parnasse, sans doute en raison de ses liens avec François Coppée et de sa présence dans la collection de l’éditeur Alphonse Lemerre. Hector Talvart et Joseph Place ne font pas exception. Ils mettent aussi l’accent sur son activité de professeur : « François Fabié est né à Durenque (Aveyron), d'une famille de bûcherons, le 3 novembre 1846 ; il est mort à La Valette, près de Toulon, le 18 juillet 1928. Ses origines le destinaient à continuer la carrière des siens, mais son père qui avait, quoique illettré, une grande vénération pour le savoir, l'orienta vers l'enseignement. Professeur au lycée Charlemagne, directeur de l'Ecole Colbert, l'universitaire qu'était devenu F.Fabié avait toujours gardé à la poésie un amour dominant. Fier de ses humbles débuts, il aimait à s'en prévaloir et il se plaisait à revenir au milieu des paysages de son enfance. Chantre du Rouergue, le poète en lui s'est efforcé de rendre avec un réalisme fervent les aspects du pays natal ; il en a magnifié le génie austère et il a su pénétrer l'âme des bêtes comme celle de la nature. Une ardente sincérité, le souffle vraiment poétique, le préparaient à écrire dans une note originale et il y fut parvenu si sa langue, moins conventionnelle, s'était mieux adaptée à ses sentiments. On peut le rattacher au Parnasse, mais il a, plus que les Parnassiens, le sens de la vie. C'est avec tout son cœur qu'il a parlé des gens et des choses de chez lui, et s'il possédait peu les qualités du descriptif, son émotion fait partager au lecteur l'intérêt porté à des tableaux pleins de vérité. Poète scolaire, au sens élevé du mot, certaines de ses pièces resteront comme de petits chefs-d’œuvre du sentiment dans le mode bucolique, et le moraliste, sous l'élégiaque, retiendra l'attention. Il sut aimer la glèbe et ceux qui y vivent ; docile aux leçons qu'elle donne par ses beautés et ses rudesses, il en dégage la grandeur exemplaire et il se fait l'apôtre de quelques-unes des vertus qui expliquent la France. » Hector Talvart et Joseph Place, Bibliographie des auteurs modernes de langue française (1901-1927), Paris, éd. de la Chronique des Lettres Françaises, 1928, pp.251-254.

3
François Fabié, Souvenirs d’enfance et d’études, Rodez, P. Carrère, impr., 1925, éd. originale.

4
Alain Bitossi, « Le théâtre de François Fabié », Bulletin de l’Académie du Var, 2000, pp. 103-114.

5
François Fabié, Moulins d’Autrefois, Paris, P. Ollendorff, 1914 ; Le Retour de Linou, Les Amis de François Fabié, Bauguil et Bordes, Rodez, 1991.

6
François Fabié, La Poésie des Bêtes, Paris, Alphonse Lemerre, 1886.

7
Premier poème du premier recueil publié, « Dédicace. A mon Père » est cité dans toutes les études consacrées à Fabié et dans les anthologies contemporaines du poète. D’une écriture dense et imagée, d’une haute teneur morale, ce poème a valu à son auteur le prix Montyon, décerné par l’Académie française.

8
François Fabié, Le Clocher, poèmes de Rouergue, Paris, A. Lemerre, 1887. Les deux premiers ouvrages sont repris ensemble dans le format elzévirien de Lemerre, en 1891, sous le titre : Œuvres de François Fabié. Poésies. 1880-1887. La Poésie des Bêtes. Le Clocher.

9
François Fabié, Vers la Maison, Paris, A. Lemerre, 1899.

10
Lorsque Fabié publie ce recueil, il vient de perdre sa sœur Lucie, morte en 1899. Il avait déjà souffert des disparitions rapprochées de son frère (1892), de son père (1893) et de son oncle Pataud (1897). Leurs silhouettes, évoquées maintes fois, sont reprises dans « Portraits de famille », p.41.
11 Eugène Weber, La fin des terroirs, la modernisation de la France rurale, 1870-1914, Paris, Fayard, coll. Recherche, 1983.

12
Gabriel Aubray, « Causerie littéraire », Le Mois littéraire et pittoresque, août 1899, pp. 230-234 ; A. Englert, traduction A. Langevin, « Les poètes du clocher. François Fabié et la critique allemande », Concordia, Revue internationale , février 1903, pp. 91-96.

13
« Moulins et Berceaux », Vers la Maison, op. cit., 62-64.

14
Michèle Gorenc, « Le Moulin de Roupeyrac : une maison d’écrivain », Revue du Rouergue, n°68, Hiver 2001, pp. 633-636. Ce texte a fait l’objet d’une communication lors de l’Assemblée générale de l’association « L’Amitié François Fabié », le 21 juillet 2001, au Moulin de Roupeyrac, à Durenque.

15
Georges Poisson, Les Maisons d’écrivain, Paris, coll. Que sais-je ?, 1997 ; Guide des maisons d’hommes célèbres, Paris, Guides Horay, 6e édition, 2000.

16
Jean-Yves et Marc Tadié, Le sens de la mémoire, Paris, Gallimard, 1999, chapitre V.

17
François Fabié, Les Poèmes des Troënes, Aix-en-Provence, Edisud, 1999, p.100-103, « Mon Bois sacré » est paru dans les Annales politiques et littéraires, le 17 mai 1925.